Vingt-cinq ans : le bel âge !
Vingt-cinq ans, c’est un bel anniversaire ! Ce premier quart de siècle n’a pourtant pas été de tout repos. Depuis l’an 2000, nous avons assisté à l’éclatement de la bulle Internet, aux crises des subprimes et des dettes souveraines, à l’épidémie de COVID-19, à la guerre en Ukraine, ainsi qu’à l’accélération du réchauffement climatique… Cette succession de chocs nous rappelle que l’histoire est tragique et sans fin. En géopolitique ou en économie, aucune position n’est jamais acquise. Les États-Unis, puissance hégémonique à l’échelle mondiale en 2000, sont depuis confrontés à la concurrence de la Chine et au retour de la Russie sur la scène militaire. L’Union européenne, en pleine expansion au début du siècle avec la création de l’euro et l’intégration des pays d’Europe de l’Est, apparaît de plus en plus sur la défensive, marquée par le départ du Royaume-Uni, la désindustrialisation et la menace russe à ses frontières. La France, qui a bénéficié pendant soixante ans d’une relative stabilité gouvernementale, a renoué avec les affres des crises politiques dignes de la IVe République.
France et Europe : entre immobilisme et résilience
Face à ce tourbillon incessant d’événements, la tentation de l’immobilisme et de s’en remettre en permanence à l’État est grande, mais elle est mortifère. En Europe, et tout particulièrement en France, la primauté donnée au politique est sans nul doute excessive. Aux États-Unis, le système fédéral est grippé depuis des années sans pour autant nuire à la bonne santé de l’économie. Quand une catastrophe survient dans ce pays, les acteurs locaux — administrations, entreprises, citoyens — se mobilisent sans attendre la réaction du pouvoir central. En France, ce dernier dicte toujours son tempo. Cette nouvelle année devrait être l’occasion, pour l’ensemble des agents économiques en France, de s’émanciper de la sphère publique en s’appuyant sur les bonnes nouvelles.
S’appuyer sur les signaux positifs pour avancer
Malgré un contexte incertain, les différents acteurs économiques doivent, en effet, prendre en compte les signaux positifs. La baisse des taux directeurs, engagée depuis le milieu de l’année dernière par les banques centrales, devrait se poursuivre en 2025. Le taux des prêts aux entreprises devrait revenir en dessous de 3 % en fin d’année. Les investissements seront ainsi plus faciles à financer. Or, ceux-ci demeurent le vecteur de la croissance des entreprises et de l’ensemble de l’économie. Les investissements ont un important effet multiplicateur. Souvent, en économie, l’accent est mis sur la consommation. Mais sans une offre compétitive, sans profit, la croissance ne peut s’épanouir.
L’investissement sera d’autant plus une ardente nécessité en 2025 que la concurrence demeure vive et les forces de disruption ne manquent pas, notamment avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Celle-ci ouvre des opportunités pour de nombreux chefs d’entreprise. De jour en jour, les robots conversationnels gagnent en fiabilité. Ils peuvent démultiplier les capacités d’action des entreprises et faciliter la mise en place de procédés automatisés. Après deux années de repli, l’investissement est ainsi appelé, en France, à progresser.
En 2025, rejetons la facilité du pessimisme et optons, non pas pour un optimisme béat, mais pour un pragmatisme offensif afin de relever les nombreux défis économiques. La croissance en zone euro, et en particulier en Allemagne, devrait s’améliorer au cours de l’année, tandis que l’économie mondiale restera portée par le dynamisme américain.
Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite.
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