Lors d’une cession d’entreprise, l’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization), traduit en français par BAIIA (Bénéfice Avant Intérêts, Impôts et Amortissements), est l’un des indicateurs financiers les plus scrutés par les investisseurs et les repreneurs. Mais derrière ce chiffre « phare » se cache parfois une réalité bien plus nuancée qu’il n’y paraît.
L’EBITDA : un indicateur séduisant, mais incomplet
L’EBITDA est souvent utilisé pour mesurer la performance économique « pure » d’une entreprise, en faisant abstraction :
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des choix de financement (intérêts),
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de la fiscalité,
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des politiques d’amortissement (souvent variables selon les entreprises).
En apparence, cela permet de comparer plus facilement deux sociétés dans un même secteur. Cependant, cet indicateur ne reflète pas les flux de trésorerie réels et peut masquer des faiblesses structurelles importantes.
Ce que l’EBITDA ne dit pas
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Les investissements nécessaires (CAPEX)
Une entreprise peut afficher un excellent EBITDA tout en nécessitant des investissements lourds pour rester compétitive. Ces dépenses ne sont pas prises en compte dans l’EBITDA et peuvent impacter fortement la rentabilité réelle.
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Le niveau d’endettement
L’EBITDA ne révèle rien sur le poids de la dette, pourtant crucial pour évaluer la santé financière. Une entreprise très endettée peut sembler attractive au premier abord, mais présenter un risque important pour un repreneur.
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La saisonnalité et les événements exceptionnels
Certaines sociétés « gonflent » artificiellement leur EBITDA en ajoutant des produits exceptionnels ou en neutralisant des charges non récurrentes. Sans analyse détaillée, cela donne une image biaisée de la performance réelle.
Pourquoi il est risqué de se baser uniquement sur l’EBITDA lors d’une cession
L’EBITDA est parfois utilisé comme base de calcul des valorisations (par exemple via le multiple d’EBITDA). Mais se contenter de ce chiffre peut conduire à surévaluer ou sous-évaluer une entreprise.
Une analyse complète doit intégrer :
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le cash-flow réel,
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le besoin en fonds de roulement (BFR),
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la structure de la dette,
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la qualité des revenus (stabilité, diversification des clients).
Le rôle du courtier en financement dans la lecture de l’EBITDA
Chez CrediPro, nous accompagnons nos clients dans la compréhension réelle des indicateurs financiers, afin d’éviter les pièges. Lors d’un rachat ou d’une cession, nous aidons à identifier ce que l’EBITDA ne montre pas et à présenter aux banques un dossier réaliste et solide.
En résumé
L’EBITDA est un outil utile, mais ce n’est qu’une photo partielle de la performance d’une entreprise. Pour réussir une cession, il est indispensable de le compléter par une analyse approfondie des flux de trésorerie, de la dette et des investissements futurs.
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