À près de 80 ans, le président américain Donald Trump joue en permanence la carte de la disruption, du moins en matière de communication. Négociateur immobilier de premier ordre, vedette de télé–réalité, il maîtrise les nouveaux codes de la communication avec la priorité donnée à la posture et aux commentaires, l’action devenant subalterne. En fonction des réactions, les volte-face sont légion, la ligne droite n’est pas la caractéristique première de Donald Trump et du trumpisme. Le trumpisme s’est également manifesté à travers sa communication audacieuse.
Ce dernier a néanmoins, en quelques semaines, imposé son style. En recourant en permanence aux réseaux sociaux, il oblige les acteurs publics et privés à s’adapter. Par la multiplication des annonces, le président américain asphyxie le débat. Par les craintes qu’il inspire, il amène ses interlocuteurs à accepter ses demandes directement ou indirectement. Les Européens, en prenant des chemins détournés, ont ainsi répondu favorablement aux souhaits de Donald Trump d’augmenter leur effort de défense jusqu’à cinq points de PIB. La crainte d’une alliance entre les États-Unis et la Russie a provoqué un choc au sein du Vieux Continent, avec en filigrane des doutes sur l’application de l’article 5 de l’OTAN prévoyant une solidarité des membres en cas de danger extérieur. Sur le plan commercial, les partenaires des Etats-Unis ont été contraints d’engager des négociations afin de tenter de réduire le niveau des droits de douane auxquels seront soumis leurs exportations.
LE TRUMPISME A REDÉFINI LE PAYSAGE POLITIQUE CONTEMPORAIN
Ainsi, le trumpisme influence non seulement la politique américaine mais également les relations internationales, établissant un nouveau cadre pour les interactions mondiales.
Avec Donald Trump, le primat de la force, de l’unilatéralisme et du bluff, est constant, la vérité étant reléguée au second plan. Ce style fait école. Des chefs d’État tentent de s’en inspirer. Il se diffuse également dans le monde économique, Elon Musk en étant un adepte évident. Il n’a pas hésité à régler ses comptes avec véhémence avec le président américain sur son réseau X. Aujourd’hui, les démissions des dirigeants des grandes entreprises sont théâtralisées et s’inscrivent dans un récit. C’est le storytelling permanent.
Dans les prochaines années, la vie politique comme économique risque d’être plus instable, même si les investisseurs préfèrent encore se concentrer sur les résultats financiers, les bénéfices, les taux de marge, le chiffre d’affaires, plutôt que sur le bruit de fond de la téléréalité. Il n’en demeure pas moins que le tempo trumpien — avec ses improvisations, ses fausses colères et ses imprécisions — marque une évolution dans les techniques de décision et de management. Pour les résultats et les conséquences, c’est un autre sujet !
Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite.
FAQ — Le style Trump : communication, pouvoir et influence
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