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Philippe Crevel, 2025, la France survit par ses atouts… mais reste otage de sa dépense publique

2025, c’est déjà bientôt fini !

La fin de l’année sonne à la porte. C’est bientôt le temps des bilans et des bonnes résolutions. Le cru économique de 2025, sans être formidable, n’est pas catastrophique. La France n’a pas versé du côté de la récession malgré une nouvelle crise politique et de fortes incertitudes sur le terrain financier. La croissance devrait flirter avec 1 %, un taux certes insuffisant pour résoudre nos problèmes de finances publiques. Malgré tout, sur ces trois dernières années, la France a battu à plate couture l’Allemagne, toujours enkystée dans la stagnation.

La croissance, en France, n’a pas été portée, en 2025, par la consommation, les ménages français donnant toujours leur préférence à l’épargne. En revanche, le commerce extérieur a joué un rôle positif. Certes, la balance commerciale reste largement déficitaire. La France compte essentiellement sur les ventes d’avions, de bateaux et de matériels militaires ainsi que sur le tourisme. Bonne nouvelle : au troisième trimestre, l’investissement des entreprises, qui diminuait depuis près de deux ans, a renoué avec la croissance. La baisse des taux et la nécessité de remplacer les équipements les plus âgés y ont contribué.

1 % de croissance en 2025 : la France résiste, mais à quel prix ?

Sur le plan des taux d’intérêt, depuis cet automne, les deux grandes banques centrales, BCE et Fed, ne sont pas dans le même tempo : la première temporise en attendant d’en savoir plus sur l’évolution de la situation de la zone euro, quand la seconde, sous la pression de Donald Trump et en raison du ralentissement de la croissance, a repris son processus de baisse des taux directeurs. Les taux des prêts bancaires se sont stabilisés en fin d’année en lien avec la politique de la BCE et les tensions sur les marchés obligataires. Le taux de l’obligation d’État de la France à dix ans évolue désormais entre 3,4 et 3,6 %. Compte tenu des besoins de financement de l’État – plus de 300 milliards d’euros en 2026 – et de l’augmentation de ceux de l’Allemagne ou des États-Unis, il est peu probable qu’une détente intervienne sur ce front.

Pour 2026, les incertitudes resteront importantes avec des foucades possibles du président américain. Néanmoins, celles-ci ont de moins en moins d’effets sur le cours de l’économie et des marchés. Les investisseurs gagnent en résilience et s’habituent aux ordres et contrordres de Donald Trump. L’Europe devrait bénéficier des retombées du plan de relance de l’Allemagne portant sur 500 milliards d’euros. Ce plan, destiné à être déployé sur une période d’environ douze ans, a pour objectifs la modernisation des infrastructures, l’accélération de la transition climatique et l’amélioration de la compétitivité. Sur le terrain national, la situation politique devrait rester chaotique, avec en ligne de mire la future élection présidentielle.

Et n’oublions, en cette période troublée, comme l’écrivait Raymond Aron que « les sociétés libres ne vivent que de l’effort et du courage de ceux qui refusent le désespoir.

Philippe CREVEL

Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite.

FAQ : Budget 2025 – La France peut-elle se passer de sa dépendance aux dépenses publiques ?

Pourquoi la croissance française reste-t-elle faible en 2025 malgré une année sans récession ?

En 2025, la croissance française avoisine 1 %, un taux insuffisant pour réduire les déficits publics. Cette faiblesse s’explique par :

  • La prudence des ménages, qui privilégient l’épargne à la consommation.
  • Un environnement international incertain, marqué par les tensions géopolitiques et les politiques monétaires divergentes (BCE vs Fed).
  • Une dépendance persistante aux secteurs clés (aéronautique, tourisme, défense), qui masquent des fragilités structurelles, comme le déficit commercial.
Comment la France a-t-elle surpassé l’Allemagne en termes de croissance ces trois dernières années ?

Contrairement à l’Allemagne, en stagnation, la France a bénéficié :

  • D’un rebond partiel de l’investissement des entreprises (notamment au 3ᵉ trimestre 2025).
  • D’un commerce extérieur dynamique dans des niches (aéronautique, luxe, tourisme).
  • D’une résilience relative face aux crises politiques, grâce à des mécanismes de soutien public.
Quel est l’impact des taux d’intérêt sur l’économie française en 2025 ?

Les taux d’intérêt jouent un rôle ambigu :

    • Stabilisation des prêts bancaires en fin d’année, liée à la prudence de la BCE.
    • Taux obligataires français à 10 ans entre 3,4 % et 3,6 %, un niveau élevé qui pèse sur la dette publique (plus de 300 milliards d’euros de besoins de financement en 2026).
    • Effet limité des baisses de la Fed, car la BCE reste attentiste.
Le plan de relance allemand de 500 milliards d’euros peut-il profiter à la France ?

Oui, mais indirectement :

  • Ce plan, étalé sur 12 ans, vise les infrastructures, la transition climatique et la compétitivité.
  • La France pourrait en bénéficier via les et une demande accrue pour ses exportations.
  • Cependant, l’effet sera progressif et dépendra de la mise en œuvre réelle en Allemagne
Quels sont les principaux défis économiques pour la France en 2026 ?

Trois enjeux majeurs se dessinent :

  • , dans un contexte de besoins de financement records.
  • , avec la présidentielle en ligne de mire.
  • , dont les décisions affectent moins les marchés qu’en 2023-2024, mais restent imprévisibles

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