La création et la transmission d’entreprises se portent bien en France, contribuant au renouvellement du tissu économique. Si 66 000 défaillances ont été enregistrées en 2024, le bilan reste globalement positif, porté par un entrepreneuriat dynamique et des transmissions d’entreprises en hausse.
Création d’entreprises : un record en 2024
Avec 1,1 million d’entreprises créées en 2024, la France a battu un nouveau record. Depuis 2019, les créations ont progressé de 27 %, et sur la seule année 2024, la hausse atteint près de 6 %. Ces chiffres traduisent la volonté d’entreprendre des Français malgré un contexte économique et politique incertain.
Les motivations des créateurs d’entreprises sont multiples : changer de vie, concrétiser un projet ou compléter ses revenus. Ces dernières années, l’entrepreneuriat s’est particulièrement développé dans les secteurs du transport-entreposage, de l’hébergement-restauration et des services aux entreprises. Fait notable, l’industrie a également connu une progression du nombre de création d’entreprises en 2024, +12 %, signe d’un regain d’intérêt pour ce secteur souvent perçu comme en déclin.
Dans deux tiers des cas, les créateurs ont choisi le statut de micro-entrepreneur, un régime qui, depuis 2009, séduit ceux souhaitant limiter les risques ou exercer une activité flexible. La micro-entreprise est souvent une étape : certains entrepreneurs évoluent vers une société, tandis que d’autres retournent au salariat. Seule une micro-entreprise sur trois est, en effet, encore en activité cinq ans après sa création.
700 000 entreprises à reprendre d’ici 2030
À côté de la dynamique de création, la transmission d’entreprises est devenue un enjeu clé. D’ici 2030, près de 700 000 entreprises seront, en France, à reprendre, conséquence du départ à la retraite des générations du baby-boom.
Reprendre une entreprise permet un gain de temps considérable par rapport à une création ex nihilo, mais cela nécessite des moyens financiers plus importants. En contrepartie, la pérennité est généralement meilleure, car l’entreprise bénéficie déjà d’une clientèle, d’un savoir-faire et d’une organisation. Toutefois, une reprise d’entreprise ne s’improvise pas. Une entreprise est une entité vivante, avec ses valeurs, son histoire et ses pratiques. Le repreneur doit naviguer entre continuité et rupture : il doit bousculer sans casser, renouveler sans déstabiliser. C’est dans cette gestion subtile du changement que se joue la réussite d’une transmission.
Financer et accompagner pour réussir
La réussite d’une création ou d’une reprise d’entreprise repose sur un accompagnement solide et une structuration financière adaptée. Le coût d’une transmission varie en fonction de la taille et du secteur de l’entreprise. Il oscille de quelques dizaines de milliers d’euros pour une TPE à plusieurs millions pour une PME. En moyenne, 60 à 80 % du financement repose sur des prêts bancaires, le solde étant assuré par un apport personnel ou des dispositifs d’aides publiques. Un apport représentant 20 à 30 % du coût total est souvent exigé de la part des établissements financiers. Tant pour une création qu’une reprise d’entreprise, le succès passe par l’élaboration d’un business plan prenant à la fois en compte les aspects financiers et commerciaux, les innovations à déployer ainsi que les facteurs humains. Le repreneur doit évaluer la viabilité économique du projet, identifier les ressources nécessaires et fixer des objectifs clairs. Il doit également explorer les aides disponibles, tant au niveau national que local. Dans ce cadre, l’accompagnement par des experts du financement et des courtiers spécialisés peut s’avérer un atout à ne pas négliger. Une erreur classique consiste à surévaluer les bénéfices futurs pour financer le rachat de l’entreprise. Cette approche peut fragiliser la structure en limitant les capacités d’investissement. Une reprise sans projet de développement est souvent vouée à l’échec. Le cédant réduisant ses investissements dans les dernières années de son activité, oblige le repreneur à moderniser rapidement l’outil de production et à insuffler une nouvelle dynamique faute quoi ce dernier se met en danger
Osez !
Si la création d’entreprises reflète l’énergie entrepreneuriale du pays, la transmission d’entreprises est un impératif pour préserver le maillage économique local et maintenir l’emploi. La décennie à venir sera marquée par un changement de génération massif dans l’entrepreneuriat. Créer ou reprendre sont des défis, des aventures dans le sens le plus positif du terme.
Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite.
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