La trésorerie est le nerf de la guerre pour toute entreprise, qu’il s’agisse d’un dirigeant établi, d’un créateur en phase de lancement ou d’un artisan confronté à des délais de paiement trop longs. Dans de nombreux secteurs, les encaissements tardifs fragilisent la capacité à payer les fournisseurs, honorer les charges ou investir.
Face à cette tension, une solution revient de plus en plus dans les discussions : l’affacturage.
Souvent mal compris ou associé à des entreprises en difficulté, l’affacturage est pourtant un levier de financement simple, rapide et particulièrement efficace pour sécuriser sa trésorerie. Dans cet article, nous faisons le point sur son fonctionnement, ses avantages concrets et les situations dans lesquelles il devient un réel atout stratégique pour une entreprise.
1. Qu’est-ce que l’affacturage ?
L’affacturage consiste à céder ses factures clients à un organisme spécialisé – appelé “factor” – qui les finance immédiatement. Au lieu d’attendre 30, 60 ou 90 jours pour être payé, l’entreprise reçoit une avance pouvant aller jusqu’à 90 % du montant de la facture, généralement sous 24 à 48 heures.
Le factor se charge ensuite :
- du recouvrement des créances,
- du suivi des paiements,
- et éventuellement de la couverture contre les impayés selon les options choisies.
En clair, l’entreprise transforme ses créances commerciales en cash immédiat. Ce n’est pas un prêt : il s’agit d’une cession de créances. Aucun endettement supplémentaire n’apparaît au bilan.
2. Pourquoi l’affacturage renforce réellement la trésorerie ?
a) Un paiement immédiat sans attendre les délais clients
Dans certains secteurs (BTP, industrie, prestations de service B2B), les délais de paiement peuvent s’étendre jusqu’à 60 jours fin de mois. Ce décalage entre la réalisation de la prestation et l’encaissement met la trésorerie sous tension.
L’affacturage permet de réduire ce délai à 48 heures, offrant une visibilité immédiate sur les flux entrants.
b) Une solution flexible, directement liée au chiffre d’affaires
Contrairement à une ligne de crédit qui a un plafond défini, l’affacturage s’adapte automatiquement à la croissance :
plus l’entreprise facture, plus elle peut mobiliser de trésorerie.
Pour les entreprises en développement rapide ou les activités saisonnières, cette flexibilité est un atout important.
c) Une réduction du risque d’impayés
Certains contrats d’affacturage incluent une assurance-crédit, qui protège contre les défauts de paiement.
Le dirigeant n’a plus à supporter seul le risque client : c’est le factor qui le prend en charge.
d) Un gain de temps administratif
Le factor peut gérer le recouvrement et le suivi des factures.
L’entreprise libère du temps pour se concentrer sur sa production, ses chantiers ou ses ventes.
3. Dans quelles situations l’affacturage devient-il particulièrement pertinent ?
a) En phase de création ou de développement
Pour un créateur, les débuts sont souvent marqués par un BFR élevé. La trésorerie peut vite devenir un frein, d’autant que les banques sont parfois prudentes dans les premiers mois d’activité.
L’affacturage offre un financement directement basé sur les factures, sans exiger de bilan solide ou d’historique.
b) Pour les artisans et TPE soumis à des délais clients importants
Beaucoup d’artisans (plombiers, électriciens, menuisiers, etc.) travaillent avec des donneurs d’ordre qui imposent 30 ou 60 jours de paiement.
L’affacturage permet de neutraliser ce décalage et d’assurer la continuité des chantiers.
c) En période de fortes tensions de trésorerie
Ajout de personnel, achat de matériel, hausse des matières premières : la trésorerie peut vite se tendre.
L’affacturage sert alors de bouffée d’oxygène immédiate, sans passer par un prêt bancaire.
d) Lors d’un refus ou d’un retard de financement bancaire
Quand une banque refuse une ligne de trésorerie ou demande des garanties importantes, l’affacturage peut prendre le relais.
C’est un outil plus souple et moins dépendant des ratios financiers classiques.
4. Comment se déroule une mise en place d’affacturage ?
La mise en place se déroule généralement en trois étapes.
Étape 1 : Analyse du portefeuille clients et du volume de factures
Le factor évalue la qualité des clients (solvabilité, délais habituels, historique de paiement).
Plus les clients sont solides, plus le financement sera avantageux.
Étape 2 : Signature du contrat et paramétrage
Le contrat précise :
- les frais de gestion,
- les taux,
- le pourcentage d’avance,
- les modalités de recouvrement.
Un outil digital est ensuite mis à disposition pour transmettre les factures.
Étape 3 : Première cession de factures
Une fois les factures envoyées, le financement est généralement versé en 24 à 48 heures.
Le cycle peut ensuite se répéter de manière illimitée selon les besoins de l’entreprise.
5. Combien coûte l’affacturage ?
Le coût dépend de plusieurs critères :
- volume annuel de factures,
- solvabilité des clients,
- secteur d’activité,
- options (recouvrement, assurance-crédit…).
En général, il se compose de deux éléments :
- La commission d’affacturage : rémunération du service (0,5 % à 2,5 % du CA cédé).
- La commission de financement : similaire à un taux d’intérêt.
Le coût peut sembler important, mais il doit être analysé en regard des bénéfices :
une trésorerie reconstituée, des délais de paiement supprimés, un risque d’impayés réduit.
Dans de nombreux cas, l’affacturage permet d’éviter des tensions de trésorerie qui coûtent bien plus cher qu’une commission.
6. Exemple concret : comment un artisan a sécurisé sa trésorerie grâce à l’affacturage
Prenons un exemple concret, un artisan du bâtiment de la région de Tours réalisait en moyenne 80 000 € de facturation mensuelle auprès d’un grand donneur d’ordre.
Malgré une activité solide, il subissait des délais de paiement systématiques de 60 jours, ce qui créait un décalage permanent de trésorerie.
Après analyse de son portefeuille clients, nous avons proposé un contrat d’affacturage avec :
- une avance de 90 % des factures en 48 heures,
- une assurance-crédit intégrée,
Résultat :
- trésorerie reconstituée en 2 semaines,
- capacité d’embaucher un second ouvrier,
- possibilité d’accepter davantage de chantiers.
L’entreprise a pu stabiliser sa croissance sans recourir à un prêt classique.
Conclusion : une solution simple, rapide et stratégique
L’affacturage n’est pas uniquement une solution de dépannage : c’est un levier de gestion puissant pour sécuriser et fluidifier la trésorerie, surtout dans les métiers soumis à des délais clients importants.
Dirigeants, créateurs, artisans : dès que la trésorerie devient un sujet sensible, l’affacturage mérite d’être étudié.
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