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Qu’est-ce qu’un taux d’intérêt ?

Nous sortons d’une longue période de taux bas où l’accès à l’argent était facile, les entrepreneurs ne se posaient pas de questions sur le coût de l’argent et sollicitaient le crédit dès que cela était possible. Cette période est révolue. Les taux augmentent depuis Mars 2022. Nous allons vous expliquer les raisons de ce changement de tendances ainsi que les impacts pour votre entreprise.

Article - Pourcentages
Tout d’abord, qu’est ce qu’un taux d’intérêt et comment fonctionne souvent le paiement de ce taux ?

Qu’est ce qu’un taux d’intérêt ?

Article - PourcentagesUn taux d’intérêt est en quelque sorte une rémunération ou une contrepartie du risque engendré par le prêteur. Elle est versée par une personne, un État ou une société ayant emprunté de l’argent, à l’organisme qui lui a prêté cet argent. Les taux d’intérêts sont influencés par le taux directeur, qui est lui défini par la Banque Centrale Européenne (BCE). La BCE conseille et supervise les banques des États membres de l’Union Européenne. La BCE adapte son taux directeur en fonction de différents éléments : l’inflation par exemple.

Il existe de nombreux types de taux d’intérêt. Ils sont classés selon la durée de l’emprunt, la fonction (taux directeur banque centrale, taux interbancaire, etc.), le mode de calcul (taux proportionnel, taux actuariel, taux effectif global), selon que l’on considère l’inflation ou pas (taux réel ou taux nominal).

Les taux selon leur fonction

Les taux directeurs la BCE

Article - BCEIl y a plusieurs taux directeurs qui sont fixés par la Banque Centrale. Ils lui permettent de piloter sa politique monétaire en agissant sur le coût de l’argent pour les banques et les institutions financières qui seront, elles-mêmes, amenées à les répercuter sur leurs clients :

  • Le taux de dépôt au jour le jour, c’est-à-dire pour la période d’une journée. Il rémunère les excédents de liquidités des banques placés auprès de la banque centrale qui est la Banque des banques. Une partie de ces dépôts est obligatoire comme contrepartie des crédits octroyés.
  • Le taux de prêt marginal. Il mesure le coût pour une banque pour obtenir des liquidités pendant 24h.
  • Le taux de refinancement qui est le principal taux directeur. Il mesure toujours le coût d’emprunt de liquidité auprès de la Banque centrale mais cette fois-ci pour une durée d’une semaine.

Article - Évolution des taux directeurs BCE et FED depuis janvier 1999

Les taux interbancaires

Le marché interbancaire est un compartiment du marché monétaire où les banques se refinancent à court ou à très court terme, et où la banque centrale intervient pour apporter ou reprendre des liquidités.

Les taux s’établissent en fonction de l’offre et de la demande. Les banques centrales mènent leurs politiques de taux en se portant acheteur ou vendeur de liquidités sur ce marché et en pesant ainsi dans un sens ou dans l’autre sur le niveau des taux.

Article - Taux interbancaires

Les principaux taux de ce marché interbancaire sont l’Euro Interbank Offered Rate (EURIBOR) (taux interbancaire offert entre banques de meilleures signatures pour la rémunération de dépôts dans la zone euro) et l’Euro Overnight Index Average (EONIA) (taux calculé par la BCE et diffusé par la FBE (Fédération Bancaire de l’Union Européenne). Il résulte de la moyenne pondérée des prêts au jour le jour non garantis réalisés par les banques sur le marché interbancaire).

Les taux selon le mode de calcul

Il existe plusieurs méthodes de calcul des taux d’intérêt. Les modalités de leur paiement peuvent être différentes d’un emprunt à l’autre.

Taux proportionnel

Ce taux proportionnel s’applique par exemple dans le cadre d’un prêt immobilier ou d’un crédit à la consommation. Lorsque l’emprunt est souscrit, un taux d’intérêt nominal est appliqué au capital emprunté. Son montant est fixé par convention entre les parties. Si ce taux est constant sur toute la durée de l’emprunt (crédit à taux fixe), on parle de taux proportionnel.

Taux actuariel

Par exemple, payer les intérêts dus chaque année pour un emprunt en une seule fois à la fin de la période annuelle (on dit à terme échu) ne revient pas au même que de payer les intérêts chaque mois. Pour comparer entre elles ces conditions d’emprunt différentes, on calcule ce qu’on appelle un taux actuariel qui s’applique par exemple avec un contrat d’assurance-vie libellé en euros, dans lequel les intérêts sont capitalisés au cours de l’année, avant de devenir eux-mêmes productifs d’intérêt l’année suivante (effet boule de neige).

Taux annuel effectif global

Article - TAEGLe taux d’intérêt n’est pas le seul élément à prendre en compte pour déterminer le coût d’un emprunt ou le rendement d’un prêt. S’agissant d’un produit d’épargne, il faut enlever les frais payés à la banque lorsqu’ils existent (frais de souscription, frais annuels de gestion, etc.). Et il ne faut pas oublier les impôts.

S’agissant d’un emprunt, il faut ajouter les frais de dossier, les primes d’assurance (décès-invalidité et incapacité temporaires de travail) et les frais de garantie.

Pour comparer les conditions d’emprunt qui peuvent vous être faites, il ne vous suffira pas de comparer les taux d’intérêt annuels nominaux mais il vous faudra comparer les taux annuels effectifs globaux (TAEG) calculés en incorporant tous les éléments du coût de l’emprunt en plus du taux d’intérêt lui-même calculé sur une base actuarielle.

Taux simple/composé

On parle d’intérêts simples et de taux d’intérêt simple lorsque pour un prêt, les intérêts dus pour une période donnée sont effectivement versés en fin de période. Par exemple, lorsque vous achetez 10 000 € d’obligations à 7 ans rapportant un taux annuel de 2%, avec un versement annuel d’intérêt (on parle de coupon), vous percevez chaque année 200 € qui vous seront versés sur votre compte bancaire. Moins, éventuellement, les impôts à payer sur le revenu si vous avez opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire.

On parle d’intérêts composés lorsque, à la fin de chaque période de calcul, les intérêts sont ajoutés au capital pour produire de nouveaux intérêts. Les intérêts sont alors dits « capitalisés ». Entre intérêts simples et intérêts composés, ce n’est pas le taux nominal qui change, c’est le capital emprunté ou placé qui augmente ou non durant la durée du placement.

Exemple : Le Livret A : à la fin de chaque année, au 31 décembre, les intérêts perçus sur les sommes déposées sont ajoutés au dépôt comme si vous aviez fait un versement de ce montant. Ces intérêts vont donc à leur tour rapporter un intérêt l’année suivante. Quand le plafond de dépôt autorisé est dépassé, aucun nouveau versement (hormis les intérêts) n’est autorisé tant que des retraits n’ont pas ramené le solde en dessous du plafond.

Taux nominal/réel

Le taux d’intérêt nominal est le taux inscrit dans votre contrat de prêt, celui qui est effectivement payé par l’emprunteur au prêteur. Le plus souvent, le capital emprunté ou placé est lui aussi remboursé à sa valeur nominale.

Pour avoir une estimation plus réaliste de ce que rapportera effectivement votre placement ou ce que coûtera votre emprunt, il faut raisonner en termes « réels » et non plus « nominaux », c’est-à-dire retrancher l’effet de l’inflation. Le plus simple est de soustraire le taux d’inflation du taux d’intérêt nominal, même si le plus exact est de diviser l’un par l’autre.

Pour faire le calcul au moment de la signature du contrat, il faut prendre en compte l’inflation prévue (on dit « anticipée ») sur la durée du contrat.

D’une façon générale, l’inflation a tendance à enrichir l’emprunteur et à appauvrir le prêteur.

Celui-ci, s’il en a le pouvoir, réclame des taux d’intérêt nominaux plus élevés pour compenser la hausse des prix. Il peut aussi demander que le montant du capital à rembourser soit lui-même réévalué en fonction de l’évolution des prix ou de celle du taux de change de la monnaie d’emprunt vis-à-vis d’une monnaie jugée plus « stable » (on parle d’indexation).

Le contexte actuel est caractérisé par une inflation faible (0,5% en France en 2020). Cela, associé à la politique monétaire très expansionniste de la BCE, explique que les taux d’intérêt soient à un niveau historiquement bas, tant du côté emprunteur que du côté épargnant.

Taux fixe/variable

Article - Taux fixe, taux variableLe taux d’un emprunt ou d’un prêt peut être fixe ou variable. Dans un prêt à taux fixe, le taux d’intérêt est fixe pour la totalité de la durée du contrat. Dans un prêt à taux variable, le contrat prévoit que le taux d’intérêt varie en fonction de l’évolution d’une donnée prise comme référence (évolution des prix, évolution du taux d’intérêt sur les emprunts à court terme que les banques se font entre elles).

Pour les emprunteurs, c’est surtout en matière de crédit à long terme (emprunts immobiliers par exemple) que le choix entre taux fixe et taux variable se pose.

Un prêt à taux fixe assure à l’emprunteur une protection contre les hausses de taux d’intérêt, mais est plus élevé au départ qu’un prêt à taux variable. Il ne supprime pas les risques portant sur l’évolution de ses revenus pendant la période de remboursement. Inversement un emprunteur choisira un taux variable s’il anticipe une baisse des taux d’intérêt. En revanche, un emprunt à taux variable peut se révéler être un piège redoutable, si les taux augmentent, comme cela s’est manifesté aux États-Unis dans la crise des subprimes.

Article - Taux d'intérêt légalLes intérêts légaux sont constitués par une somme d’argent due au créancier afin de réparer le dommage résultant du retard dans l’exécution du paiement par le débiteur. Il s’agit de l’intérêt appliqué par les tribunaux en cas de condamnation au paiement.

En cas de condamnation prononcée par un tribunal, le débiteur doit payer le taux de l’intérêt légal, majoré de cinq points à l’expiration d’un délai de deux mois à compter du jour où la décision de justice est devenue exécutoire.

Fixé par la loi (voir l’article L313-2 du code monétaire et financier), le mode de calcul de son taux a été modifié à plusieurs reprises. L’ordonnance du 20 août 2014 a dernièrement révisé son mode de calcul. Depuis le 1er janvier 2015, il existe deux taux de l’intérêt légal, calculés « en fonction du taux directeur de la Banque centrale européenne sur les opérations principales de refinancement et des taux pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement ».

Le détail des formules de calcul des deux nouveaux taux de l’intérêt légal a été fixé par un décret du 2 octobre 2014. L’actualisation des taux de l’intérêt légal se fait désormais chaque semestre, au lieu d’une fois par an, afin de mieux refléter les fluctuations de l’activité économique.

  • Un taux est applicable aux créances dues aux personnes physiques n’agissant pas pour des besoins professionnels. Il est calculé sur la base des taux effectifs moyens de crédits consentis aux particuliers. Il est fixé à 3,40 % pour le 1er semestre 2019.
  • Un taux est applicable pour les autres cas. Il est calculé sur le taux de refinancement des sociétés non financières. Il est fixé à 0,86 % pour le 1er semestre 2019.

En conclusion, nous avons vu ce qu’est un taux intérêt sous toutes ses formes. Nous avons donné toutes les bases pour comprendre les taux d’intérêts que ce soit, ceux de la BCE, les taux interbancaires, les différents taux appliqués dans votre contrat de prêt pour votre financement professionnel.

Dans un second article, nous parlerons des changements récents, des facteurs qui influence l’évolution des taux d’intérêt et les impacts pour les entreprises.

Nous sommes à vos côtés pour vous aider à mieux anticiper la hausse des taux et vous aider à avoir de la visibilité sur l’impact des nouveaux taux sur l’endettement de votre entreprise et les possibilités de continuer à emprunter.

 

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